"Il y a des situations de crise où il faut savoir prendre des mesures", déclare la ministre de la Santé Agnès Buzyn. La crise est là, mais elle n'est pas finie, selon elle. La ministre a confirmé qu'elle avait demandé aux établissements de santé de prendre des mesures pour éviter la fermeture de certains d'entre eux.

Mercredi 25 septembre, les agences régionales de santé (ARS) doivent faire le point sur l'état des établissements de santé. L'état d'urgence sanitaire a été déclenché le 24 mars, alors que le Covid-19 a déjà fait 10 000 morts en France. L'hôpital est donc en surchauffe et la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, l'a dit clairement à ses ministres. "Il y a des situations de crise où il faut savoir prendre des mesures", a-t-elle insisté. La situation dans les hôpitaux est alarmante. En Ile-de-France par exemple, la tension dans les services d'urgence est passée de 100 à 120% en quelques jours. Et pour certains établissements, il n'y a pas de place en réanimation dans les semaines qui viennent.

"Les établissements de santé ont une obligation de résultat. Il faut qu'ils assurent leurs missions. Pour cela, il faut faire un tri. Il faut que tous les patients qui doivent être hospitalisés dans les hôpitaux publics ou dans des cliniques privées puissent avoir le meilleur accueil dans les meilleurs délais", a expliqué la ministre.

Dans les hôpitaux, les personnels s'inquiètent. Leurs conditions de travail se sont dégradées ces dernières semaines. "Certains vont avoir à faire un tri très difficile, car ils ne pourront pas répondre à la demande de soins dans des conditions normales", a expliqué le directeur de la Fédération hospitalière de France (FHF), François Braun, aux Échos.

"Ne pas fermer les urgences"

Certains hôpitaux vont être obligés de fermer des services ou de réduire leur activité, et donc leurs effectifs de soignants. Une décision difficile à prendre pour la ministre de la Santé. "S'il y a une urgence vitale et qu'il n'y a pas de solution pour accueillir les patients, la seule réponse qui sera possible sera de fermer les urgences", a expliqué la ministre. Selon la Fédération hospitalière de France, il est donc urgent de revoir la formation des soignants. Les futurs praticiens doivent être mieux préparés à prendre en charge les patients dans des situations de crise. Il faut également revoir l'organisation des urgences, qui sont souvent malmenées par les patients.

Le gouvernement a déjà décidé de prendre des mesures pour éviter les fermetures de lits d'ici la fin de l'année dans les hôpitaux. Pour cela, il est prévu de recourir à des embauches d'agents de service hospitalier (ASH), et de recruter du personnel en CDI ou en CDD. La ministre a annoncé que 20 000 contrats aidés supplémentaires seraient ouverts d'ici la fin de l'année. Pour cela, le gouvernement veut aussi simplifier la procédure de demande de CDD.

Agnès Buzyn a assuré que les difficultés des hôpitaux ne seraient pas résolues par une loi. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), adopté la semaine dernière par les députés, est très attendu par les soignants. Il doit apporter de nombreuses mesures concernant la santé publique, comme la prime exceptionnelle de 400 euros par agent et la revalorisation des salaires des personnels des hôpitaux publics.

Des aides pour les Ehpad

Après le Covid-19, Agnès Buzyn a annoncé que l'Etat allait, dès 2020, consacrer 1,7 milliard d'euros à la création d'un fonds d'investissement destiné aux Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes). Un dispositif qui va permettre d'alléger la dette des Ehpad qui a augmenté de 1,3 milliard d'euros en 2019. "C'est un fonds d'investissement, avec des prêts et des subventions", a précisé la ministre. Il faut dire que les Ehpad sont une grosse partie de l'économie française: près de 16% des recettes d'exploitation.

Le gouvernement a également décidé d'aider financièrement les Ehpad et de prendre en charge les frais de fonctionnement. C'est une aide pour les Ehpad qui est portée à 600 millions d'euros. "Cela va permettre de dégager des marges de manœuvre", a expliqué la ministre.

L'Etat va également mettre en place un mécanisme pour aider les Ehpad à recruter des salariés pour améliorer l'accueil des patients. Une enveloppe de 100 millions d'euros devrait être débloquée d'ici fin 2020, pour permettre aux établissements de recruter en fonction des besoins et des offres locales.

• Les autres actualités
• Le confinement est prolongé jusqu'au 11 mai inclus
• Un plan de relance pour 2021
• "Cette crise sanitaire est une opportunité pour réorganiser notre système de santé"

30 Apr 2020, 21:19

"Une crise sanitaire"

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a affirmé mardi soir que la crise sanitaire liée au coronavirus serait "largement" surmontée. "La situation actuelle est une crise sanitaire", a-t-elle indiqué lors d'un point de presse à l'hôtel Matignon à Paris. "Cette crise est liée à l'arrivée du virus en Europe et en France et c'est une crise sanitaire", a-t-elle insisté.

"Un choc sanitaire"

Les hôpitaux ont subi cette semaine des coupes budgétaires de 6,5 milliards d'euros. La ministre a annoncé ce mardi soir que l'Etat allait consacrer 1,7 milliard d'euros pour la création d'un fonds d'investissement destiné aux Ehpad. "C'est un fonds d'investissement, avec des prêts et des subventions", a-t-elle expliqué lors d'un point presse à Paris. Cela va permettre d'alléger la dette des Ehpad qui a augmenté de 1,3 milliard d'euros en 2019.

La ministre a précisé que le gouvernement va débloquer 20 milliards d'euros en 2020 pour aider les hôpitaux à recruter des soignants et des soignés.

Pour aider les soignants à tenir la crise du coronavirus, Agnès Buzyn a annoncé des aides pour les Ehpad. La ministre a indiqué qu'il était prévu de débloquer 200 millions d'euros par an, ce qui correspond à la moitié du plan de 1,7 milliard d'euros de soutien aux Ehpad annoncé par Emmanuel Macron. Pour permettre aux établissements de recruter en fonction des besoins et des offres locales, le gouvernement va mettre en place un mécanisme d'aides financières, a-t-elle indiqué.

Pour soutenir les Ehpad, la ministre a également évoqué la possibilité d'un renforcement des règles budgétaires. "Nous avons besoin que les établissements puissent avoir des marges de manœuvre financières, pour pouvoir faire face aux dépenses de fonctionnement qui vont venir", a-t-elle expliqué.

"Une situation difficile"

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a déclaré jeudi dernier que la France allait mettre en place un "plan de relance" destiné à venir en aide aux Ehpad. "La situation est difficile, parce que nous avons des Ehpad qui ont une situation économique et financière très tendue", a déclaré le ministre. "S'il y a un plan de relance, cela nous aidera", a-t-il ajouté.

La ministre a annoncé que l'Etat allait consacrer 1,7 milliard d'euros pour la création d'un fonds d'investissement destiné aux Ehpad.

Le gouvernement va débloquer 20 milliards d'euros en 2020 pour aider les hôpitaux à recruter des soignants et des soignés.

"Nous avons besoin que les Ehpad puissent avoir des marges de manœuvre financières, pour pouvoir faire face aux dépenses de fonctionnement qui vont venir", a-t-elle déclaré.

"Nous avons besoin que les Ehpad puissent avoir des marges de manœuvre financières, pour pouvoir faire face aux dépenses de fonctionnement qui vont venir", a déclaré la ministre.